Conseils d’experts pour préparer vos semis

Conseils d’experts pour préparer vos semis

Voici quelques conseils d’experts pour vous aider à préparer vos semis . Trois techniques pour jardiniers débutants, initiés ou chevronnés.

Technique 1 PRÉ-Germination DES semences Niveau DÉButant

Pour bien réussir les semis, certains jardiniers prônent la pré-germination. Une méthode simple est d’humecter un essuie-tout ou un filtre à café sur la moitié duquel on étale les graines (sans exagérer la densité) pour rabattre l’autre moitié sur les semences . On replie ensuite l’essuie-tout jusqu’à ce qu’il puisse s’insérer dans un sac à sandwich. On presse légèrement le sac pour bien tasser les graines contre le papier humide. Après l’avoir identifié, on le laisse reposer, légèrement entrouvert, à température de la pièce (21 °C) . Puisque certaines espèces préfèrent les températures plus fraîches, on se doit de vérifier les indications sur l’emballage. Observez quotidiennement vos semis et ré-humidifiez au besoin.

La première racine – la radicelle – apparaît 2 à 14 jours plus tard et donne le signal de la transplantation . En les manipulant délicatement avec les doigts, la pointe d’un couteau ou d’un économe – une racine endommagée stoppe le développement –, on plante les graines germées dans un contenant de plastique propre rempli de terreau d’empotage humide. On place ensuite les pots sous les néons et traite les plants de la même façon que des semis directs.

Avantages de la pré-germination

  • Occupe peu d’espace.
  • Limite la transplantation aux graines germées uniquement.
  • Élimine l’éclaircissage des jeunes plants.
  • Accélère la germination et produit de grosses plantes plus tôt en saison.

variétés bénéficiant de la pré-germination

Concombre, pois, tomate, tournesol, violette.

Technique 2 Manipulation DES Petites graines Niveau INTERMÉDiaire

Les graines très fines, semblables à de la poussière, se manipulent difficilement et produisent des semis inégaux. Voici quelques trucs pour simplifier l’opération.

On mélange les graines à du sable horticole blanc très fin puis verse le tout dans une salière pour le saupoudrer sur le terreau . Une couverture uniforme est assurée en procédant à angles droits dans une direction, puis dans l’autre. Le sable permet d’identifier la zone où le semis s’est déposé.

On verse le mélange sable + graines dans le creux d’une feuille de papier pliée. En maintenant la feuille légèrement inclinée, on tapote doucement pour le faire tomber.

On ajoute des graines à l’eau d’un vaporisateur et asperge le terreau . Le contenant doit être secoué régulièrement pour maintenir les graines en suspension.

On se procure un semoir. Plusieurs modèles sont offerts : le semoir à poire permet d’aspirer et de relâcher les graines par simples pressions de la poire; celui à seringue injecte les graines dans le terreau ; le semoir à vibrateur (à piles) dirige les graines le long d’une spatule pour ensuite les faire tomber sur le terreau .

Pour les graines plus grosses que la poussière, on mouille le bout d’un cure-dent pour y faire tenir une ou deux graines qu’on dépose ensuite sur un disque de culture Jiffy®.

On privilégie l’achat de graines enrobées : l’enveloppe colorée les rend plus visibles et leur donne du volume.

Technique 3 Traitements PARTICULIERS Niveau AVANCÉ

Certaines graines à l’enveloppe très dure requièrent d’être entaillées pour germer . Dans la nature, l’enveloppe s’use ou ramollit au contact prolongé de l’eau, sous l’effet d’une chaleur intense, d’un hiver froid ou d’un passage dans le tube digestif d’un animal. Pour des semis maison, il nous faut reproduire artificiellement ces conditions avant de mettre les graines en terre . Il existe deux principaux traitements.

1. LA scarification consiste à briser l’enveloppe de la graine pour permettre à l’humidité d’y pénétrer.

On entaille l’enveloppe de la graine à l’aide d’une lame de rasoir ou d’un coupe-ongles, on la frotte doucement sur du papier sablé ou la perce avec une aiguille . Surtout, on évite d’endommager l’embryon par une intervention trop profonde.

Le trempage des graines dans de l’eau tiède pendant 24 heures les ramollit ou dilue les éléments chimiques qui inhibent leur germination . La scarification est atteinte lorsque les graines gonflent ou coulent au fond de l’eau. Celles de betteraves, de carottes, de persil ou d’épinards germent ainsi plus facilement.

2. LA stratification est une exposition des graines à une période de froid sans gel. La stratification humide reproduit un hiver enneigé : on dépose les graines dans un sac de plastique avec un volume égal de bran de scie, de tourbe de sphaigne tamisée ou de sable horticole humide, mélangé à de la vermiculite . On laisse reposer à la chaleur quelques jours pour permettre aux graines d’absorber l’humidité, puis les dépose au réfrigérateur à 3 ou 4 °C. Les graines de vivaces doivent séjourner au froid trois ou quatre semaines, alors que celles d’arbres ou d’arbustes peuvent exiger jusqu’à six mois. La stratification sèche consiste à mettre les graines dans un contenant scellé qu’on place au congélateur pendant 30 à 90 jours. Chaque graine possède son propre mode de germination ; avant de semer, on s’assure d’adopter la meilleure méthode pour l’espèce choisie en faisant nos propres recherches. Plusieurs traitements sont parfois requis.

graines à scarifier Gloire du matin, lupin, pois de senteur.

graines à stratification humide

Aconit, cœur-saignant, cornouiller, hémérocalle, liatride, penstémon et sureau.

graines à stratification sèche

Plusieurs graminées indigènes des prairies, oenothères, monardes.

graines minuscules

Bégonia, fuchsia, impatiente, lobélie, muflier, nicotine, pétunia.