Contrer le bruit ambiant

Nous sommes nombreux à adorer vivre en ville. Cependant, le bruit y est parfois difficile à supporter. Voici des solutions pour amenuiser cet inconvénient et profiter enfin d’un peu de quiétude chez soi.

Tout d’abord, il faut savoir que la seule utilisation de végétaux dans un jardin peut difficilement régler tous les problèmes liés au bruit. Lorsque l’espace le permet, une plantation dense sur plusieurs couches ou strates améliore grandement la situation. Malheureusement, lorsqu’on habite en ville, la superficie du jardin se résume souvent à quelques centaines de mètres carrés. Une plantation abondante n’est donc pas toujours une solution envisageable pour diminuer le bruit ambiant et profiter pleinement de son lopin de terre .

Pendant les années qui ont suivi leur installation dans ce quartier, les propriétaires de cette maison n’ont apporté aucune transformation majeure à l’aménagement extérieur. Ils ont ainsi pu découvrir quelles étaient les forces et les faiblesses de leur jardin avant d’y investir temps et argent. Il faut dire qu’ils ont eu la chance de dénicher une maison adossée à une forêt d’arbres feuillus matures. Mais un immeuble d’habitation situé à proximité les privait de leur intimité. Ils ont décidé de planter quelques érables argentés, les mêmes arbres qui poussent dans leur petite forêt, ce qui a eu pour effet de corriger rapidement la situation.

Au fil du temps, d’autres problèmes ont surgi. La proximité des maisons voisines faisait en sorte que leur cour était de moins en moins l’endroit intime et calme qu’ils recherchaient. En plus des bruits environnants, il y avait celui de leur thermopompe et de celles des maisons voisines. Il était devenu évident qu’ils devaient réaménager leur cour. En résumé, ils avaient besoin de solutions pour réduire le bruit environnant et assurer une atmosphère plus intime dans leur cour. Pour y arriver, on a d’abord fait une bonne planification, puis on s’est attaqués à un plan d’aménagement paysager complet.

La climatisation ni vue ni connue

Pour réduire le bruit provenant de la thermopompe installée sur le côté de la maison, on a construit un treillis de cèdre, qu’on a posé juste devant. On a pris soin de ne pas bloquer complètement l’entrée ou la sortie d’air pour ne pas risquer d’endommager l’appareil. D’ailleurs, les installateurs de ces systèmes de climatisation recommandent de toujours laisser un espace libre d’au moins 90 cm autour de l’unité afin de maximiser son rendement. Il faut pourtant admettre qu’il est rarement possible de respecter cette norme lorsqu’on aménage un petit terrain urbain.

Dans le cas présent, on a fait appel à la végétation pour masquer le treillis et, en partie, les côtés de l’appareil de climatisation. Une renouée grimpante vient habiller le treillis de cèdre de sa verdure et remplit les fonctions de barrière sonore et d’écran visuel. Tout à côté, un lilas commun ‘Mme Lemoine’, au feuillage touffu, semble bien pousser dans ces conditions de sécheresse. En effet, le vent produit par les échanges d’air provenant de l’appareil est très asséchant, un facteur dont il faut tenir compte lorsqu’on choisit les plantes qui s’épanouiront à proximité. Plusieurs types de graminées décoratives ou même des fusains ailés auraient très bien pu remplir ce rôle d’écran vert.

Des écrans bien placés

Pour combler les attentes des occupants et réaliser les interventions majeures dont avait besoin la cour arrière, on n’a eu d’autre choix que d’utiliser des matériaux inertes. Les haies de cèdres qui cernaient le terrain ne suffisaient visiblement pas à la tâche. Pour bloquer la vue sur le jardin de la maison voisine, assurer une certaine intimité par rapport à la circulation dans la rue et réduire encore plus le bruit de la thermopompe, on a décidé d’installer des écrans de bois très hauts et complètement opaques.

Le choix était justifié par la nécessité de créer des espaces libres dans la cour afin d’y installer des meubles et plusieurs aires de repos . On ne pouvait retenir l’idée de planter ici une végétation dense et épaisse, car cela aurait hypothéqué l’espace déjà limité de la cour. Avec les écrans de bois et la présence de la haie de cèdres tout près, il est devenu possible pour les occupants de se reposer à proximité des limites physiques de leur terrain sans avoir l’impression d’être chez le voisin.

Afin de maximiser l’effet antibruit de la structure de bois, on a glissé des feuilles de mousse de polystyrène (un matériau vendu comme isolant) de 2, 50 cm d’épaisseur entre la double épaisseur de panneaux de cèdre. Lorsqu’on élabore une telle structure, il est essentiel de choisir l’endroit qui permettra de masquer en grande partie — sinon en totalité — ce qui pollue l’environnement sonore et visuel.

La hauteur des écrans est également importante. Pour réussir à créer un effet intime et enveloppant, on a choisi de les faire plus hauts que les gens qui circulent dans la cour (dans ce cas-ci, les panneaux dépassent d’au moins 30 cm la taille des occupants) . Des structures comme celles-ci sont imperméables aux bruits et aux regards indiscrets, et servent également de protection contre le vent (il faut donc s’assurer qu’elles sont solides) .

Par ailleurs, ces grandes surfaces de bois auraient très bien pu être recouvertes de plantes grimpantes (lierre de Boston, hydrangée grimpante, etc.) . On a préféré laisser les écrans presque complètement dénudés et ne les décorer que de petits pots suspendus. À leur pied, on a déposé de grands pots décoratifs aux formes intéressantes. On pourra y planter tantôt des bulbes printaniers, tantôt des fines herbes, tantôt de généreuses fleurs annuelles ou des chrysanthèmes d’automne.

L’effet apaisant de l’eau

Les propriétaires ont aussi décidé d’ajouter un autre élément à leur aménagement : l’eau. Pour eux, la musique de l’eau qui coule contribue à créer une atmosphère relaxante. La solution : une fontaine d’aspect très naturel composée de trois grosses pierres.

On a d’abord creusé un trou, puis on y a installé une membrane imperméable et une pompe pour bassin d’eau. Le trou a ensuite été entièrement comblé de galets de rivière et rempli d’eau. Trois grosses pierres décoratives percées en leur centre ont été déposées sur les galets. Une fois le système de pompe en marche, l’eau qui jaillit des trois pierres produit une sonorité très agréable, perceptible de l’intérieur de la maison lorsque les fenêtres sont ouvertes.

Bien sûr, au lieu de ces trois pierres qui s’intègrent parfaitement à la petite forêt, on aurait pu installer un autre type de fontaine si l’espace avait été plus limité. Une fontaine murale, par exemple, produirait le même effet dans un autre type d’aménagement.

Autres solutions antibruit

Il existe d’autres astuces pour réduire les bruits qui troublent la tranquillité de nos jardins. En voici quelques-unes.

Installer des panneaux faits de tissu opaque, de verre, de métal ou d’une matière plastique.

Opter pour une plantation dense de conifères de toutes sortes (cèdre, épinette, pin, sapin) lorsque l’espace le permet.

Déposer de gros bacs remplis de végétaux luxuriants devant les sources du bruit.

Poser des haut-parleurs.

Produire des sons qu’on aime grâce à des carillons décoratifs qui tinteront sous l’effet du vent.

Les murs végétalisés

Au cours des dernières années, plusieurs projets de murs antibruit ont vu le jour dans la région métropolitaine, dont un mur végétalisé qui a déjà prouvé ses bienfaits aux visiteurs du Jardin botanique de Montréal ainsi qu’aux résidants de Saint-Bruno-de-Montarville et de Rosemère. Composé de branches de saule commun (Salix viminalis) , ce mur a pour effet d’atténuer le bruit tout en réduisant la pollution atmosphérique.

Son principe de construction est simple : on utilise un très grand nombre de tiges de saules d’une longueur de 3 ou 4 m, que l’on érige en palissade double . L’espace entre les deux rangées de tiges étant rempli de terre, cela permet aux tiges de former des racines sur presque toute leur longueur. On peut obtenir le même effet à long terme si l’on met en terre des tiges de saule commun dans une fosse de plantation de 80 cm de profondeur. La structure prendra vie et créera un paysage agréable et changeant selon les saisons.

Évidemment, de telles structures n’ont pas leur place dans nos petits jardins urbains. Par contre, en banlieue ou à la campagne, l’espace est plus disponible et une telle plantation peut contribuer à enrayer un problème de bruit. Le mur végétal s’inscrit tout à fait dans la philosophie du développement durable. En plus d’être économique par rapport à d’autres types de construction, il fait appel à du matériel vivant qui purifie l’air et, faut-il le souligner, qui est à l’abri des graffitis.

Conception et réalisation du projet : Paysagiste Roche inc., 3897, rue Bannantyne, bureau 203, Verdun, (514) 769-6685.

Budget : 4 400 $

Éléments inclus : • Végétaux de la liste de plantation.

terre de plantation (prévoir une excavation de 45 cm de profondeur pour la plate-bande) . terreau de plantation pour les pots décoratifs.

Éléments non inclus :
Construction des structures de cèdre (treillis, écrans, patio) . • Construction des surfaces de béton (patio) .

Installation et réalisation de la fontaine.

Achat du gravier et des galets de rivière.

Achat des pots décoratifs et du mobilier.

Achat et installation du système d’éclairage.

Services de professionnels pour la conception et la réalisation du plan.

* Échelle : 1/4 po = 1 pi Superficie : 450 pieds carrés (41, 80 mètres carrés)

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