Des conseils pratiques pour les paillis

L’automne est la bonne saison pour ajouter du paillis dans les plates-bandes. Une couche de 5 à 7 cm de paillis protègera les racines des plantes des risques de gel et dégel en prévenant leur déchaussement. Les meilleurs paillis sont d’origine organique . Ces produits ont des propriétés fertilisantes et stimulent la flore microbienne, alors que certains autres peuvent inhiber la croissance des mauvaises herbes .

On recommande les paillis à décomposition lente (aiguilles de pin, bois raméal fragmenté [copeaux de bois], écorces de pin, fibre de coco, paillis de cèdre, paillis de pruche et tourbe de sphaigne [ mousse de tourbe ]) pour les endroits à entretien minimal, comme les sentiers et autour des conifères, des arbres et des arbustes . Les paillis à décomposition rapide et moyenne (compost jeune, feuilles broyées, écales de sarrasin, écales de cacao, fibres de coco, mini-écorces de pin de l’Ouest et paille) sont préférables pour les plates-bandes de vivaces et d’annuelles dans lesquelles on doit travailler fréquemment. Certains paillis non dégradables ou à décomposition très lente, comme les grosses écorces de pin de l’Ouest, ont tendance à vieillir mal. Les chats en font parfois leur litière, ce qui cause bien des désagréments.

Désherber

Une première règle incontournable : il faut désherber avant d’étendre le paillis . Les rhizomes de mauvaises herbes vivaces, comme le chiendent, traversent le paillis s’ils ne sont pas enlevés préalablement.

aérer le sol

Avant d’installer le paillis dans les plates-bandes de vivaces et d’annuelles, il est important d’aérer le sol en le bêchant sur 15 à 20 cm de profondeur. On peut aussi incorporer de 2 à 5 cm de compost . Pour les arbustes, il n’est pas essentiel de bêcher le sol, puisque avec le temps, les microorganismes apportés par le compost ameublissent le sol.

Les toiles géotextiles ne sont pas nécessaires

L’utilisation des toiles géotextiles peut être limitée aux sentiers et aux endroits dénudés où l’on veut empêcher les mauvaises herbes de pousser. Elles peuvent également être installées sous les végétaux à entretien minimal, comme les genévriers étalés ou les potentilles. Installer une toile autour des vivaces qui doivent être déplacées ou divisées régulièrement comporte plus d’inconvénients que d’avantages.

L’acidité

Il est conseillé d’utiliser un paillis acide pour les plantes acidophiles comme les conifères, les hydrangées, les rhododendrons et les bruyères. Les paillis de cèdre, de pruche, de sapin, de pin ou de tourbe de sphaigne (mousse de tourbe) remplissent bien cette tâche. Les paillis acides se décomposent plus lentement que les autres, car l’activité microbienne y est moins intense.

Combien en mettre?

Pour les vivaces et les annuelles, une épaisseur de 3 à 5 cm est suffisante. Pour les arbustes, un paillis de 7 à 10 cm est idéal. Quant aux arbres, un paillis de 7 cm est suffisant, mais on peut en mettre jusqu’à 25 cm, et ce, jusqu’au tronc . Il n’est pas nécessaire de dégager la base des arbustes et des arbres qui peuvent croître à travers le paillis .

Par contre, pour les vivaces et les annuelles, il faut repousser minutieusement le paillis de quelques centimètres autour de chaque plant pour ne pas nuire à leur croissance. Certains paillis, comme les écales de cacao et de sarrasin, ont tendance à développer des moisissures si on en met trop épais. Par contre les paillis aérés, comme la paille, se compactent rapidement, il faut donc en mettre plus épais.

Assurer un bon entretien

Les paillis à décomposition rapide ou moyenne sont généralement complètement ou partiellement décomposés à la fin de la saison, si le sol est fertile . On peut alors enfouir le paillis restant dans les premiers centimètres du sol, ou le faire au printemps suivant lors du nettoyage de la plate-bande.

L’esthétique

Chaque paillis possède une valeur esthétique différente. Les paillis de couleur sombre et de texture fine se confondent plus facilement aux teintes de terre et sont plus faciles à intégrer. Les paillis aux teintes claires font contraste et attirent le regard. Ils peuvent donc voler le spectacle aux plantes-vedettes.

Varier les couleurs et les textures de paillis peut créer un effet dynamique et utiliser un seul paillis favorise l’unité du site. Près de la maison, dans un endroit où l’on circule près des végétaux, il est préférable de mettre un paillis de qualité et de réserver les paillis plus grossiers pour les endroits à l’écart.

Où se procurer le paillis ?

Les jardineries offrent une bonne variété de paillis, les plus faciles à trouver sont la tourbe de sphaigne, le paillis de cèdre, l’écorce de pin de l’Ouest, le paillis de pruche, les écales de cacao et «Colori-sol» (du bois raméal fragmenté stratifié non dégradable) . Les écales de sarrasin sont plus rares, mais n’hésitez pas à les demander, les grossistes et les meuneries en ont en stock.

En ville, la sciure de bois et les feuilles sont deux matériaux gratuits facilement disponibles. Le compost d’usine de champignons ou d’élevage de canards, la paille, les résidus de culture, les fougères et bien entendu les feuilles sont d’autres excellents paillis très économiques. On peut également se procurer gratuitement ou pour une somme minime du bois raméal fragmenté, communément appelé «copeaux de bois», en appelant les compagnies d’émondage, les services municipaux ou Hydro-Québec.

Le coût

Certains fournisseurs horticoles offrent le paillis en vrac, mais la plupart du temps, il est seulement vendu en sacs. Le paillis de cèdre, les écales de sarrasin et de cacao et la tourbe de sphaigne comptent parmi les paillis commerciaux les plus économiques. Leur coût de revient s’établit entre 0, 22 $ et 0, 60 $ le pied carré, dépendant si on les achète chez un détaillant ou chez le grossiste. Restez à l’affût des nouveaux produits et, avant de faire votre choix, évaluez le coût au pied carré en fonction du rendement esthétique et fertilisant .