La noblesse des topiaires

Une touche de formalité trouve toujours sa place au jardin : classiques, les feuillages formés en cônes ou en sphères sont particulièrement élégants dans de jolis pots. Pour créer vos propres topiaires, il suffit d’une plante qui tolère une taille fréquente, d’un contenant bien assorti et d’un peu de patience.

Il existe plusieurs façons d’intégrer des topiaires dans un aménagement. Une potée de romarin taillé peut agir comme point focal parmi des contenants de fines herbes disposés avec grâce. Bordant la porte d’entrée, une urne massive et dramatique de coléus réchauffe l’aire d’accueil. Deux spécimens identiques installés de part et d’autre de l’allée renforcent le caractère symétrique et formel d’une façade. Une topiaire peut aussi être utilisée pour donner une allure contemporaine à un aménagement, surtout lorsqu’elle prend place dans un contenant de métal ou de béton aux lignes épurées.

Le choix du pot

Pour un effet réussi, le format du contenant doit correspondre au volume du feuillage de la plante à maturité. Le pot doit être muni d’un ou de plusieurs trous de drainage. À défaut, on installe le végétal dans un contenant de plastique au fond percé et insère le tout dans un cache-pot décoratif.

Par où commencer?

Il importe de choisir un spécimen végétal dont la tige centrale est bien droite (on privilégie un jeune plant qu’on transplante successivement dans de plus grands pots au fur et à mesure qu’il croît) . À l’aide d’une attache souple, on fixe un tuteur de bambou le long de la tige, en prenant soin d’aligner sa hauteur avec le début de la dernière masse de feuilles.

On supprime ensuite toutes les feuilles et les rameaux secondaires qui naissent sur la tige, depuis sa base jusqu’à la hauteur désirée du feuillage. Si le jeune plant est peu feuillu, on étale la taille sur quelques semaines afin de ne pas lui infliger un stress inutile. Pour encourager la croissance de nouvelles branches au sommet, on raccourcit la tige principale d’un ou deux centimètres.

Dès l’apparition de nouvelles pousses, on entreprend la taille de formation selon la configuration désirée : choisissez des formes simples et faciles à réaliser. En cours de processus, observez la plante sous tous ses angles, depuis différents points de vue, afin d’obtenir une silhouette régulière et bien définie. Comme une coupe de cheveux mal faite, une topiaire inégale peut être corrigée, mais il faut du temps et de la patience.

Garder la forme

Pour conserver un feuillage dense et symétrique et favoriser la ramification des branches, on taille peu à la fois mais souvent durant toute la saison de croissance. La moindre négligence oblige à entreprendre une intervention drastique peu souhaitable. Les plantes à larges feuilles comme le laurier, la sauge ou les géraniums odorants doivent être taillées juste au-dessus d’un bourgeon . Celles à feuilles plus petites comme le romarin ou la lavande peuvent être cisaillées plus librement.

Durant la période de croissance (printemps-été) , l’apport d’un engrais de type 10-10-10 toutes les deux semaines, à la moitié de la dose recommandée, est essentiel. Les fines herbes ne requièrent qu’une fertilisation toutes les six semaines; si vous souhaitez consommer vos débris de taille, privilégiez un engrais pour plantes comestibles.

Pour conserver l’humidité et ajouter une touche de finition à la surface du sol, on peut utiliser des billes de terre cuite, des coquillages ou des cailloux polis en guise de paillis, en prenant soin de bien dégager la base du plant. Une rotation des pots quelques fois par semaine encourage une croissance uniforme.

Les meilleures en topiaires

Les plantes arbustives à petites feuilles conviennent bien à l’art topiaire . Si vous optez pour des espèces rustiques qui séjourneront à l’extérieur même en hiver, il est fortement conseillé de choisir des plantes de zones 1, 2 ou 3, d’isoler le pot pour protéger les racines du froid et de leur assigner un emplacement protégé des vents. Vous pouvez aussi hiverner les plantes plus fragiles en pleine terre dans la plate-bande ou les entreposer dans leur pot dans un endroit frais, à l’abri du gel. Si vous choisissez une espèce annuelle ou non rustique, l’hivernation se fait obligatoirement à l’intérieur.

* Aucun des genres proposés ci-dessous ne se prête à une hivernation extérieure en pot

Hivernation extérieure (en pleine terre)

Buis (Buxus x ‘Green Gem’, ‘Green Mound’, ‘Green Mountain’, ‘Green Velvet’, ‘Mont Bruno’) zone 5
If (Taxus cuspidata ‘Capitata’, ‘Hicksii’, ‘Nana’, etc.) zone 5
Lavande (Lavandula angustifolia ‘Hidcote’, ‘Munstead’) zone 5
Sauge officinale (Salvia officinalis) zone 4
Thuya (Thuja occidentalis ‘Boisbriand’, ‘Little Giant’, ‘Smaragd’, etc.) zone 4

Hivernation intérieure (espèces non rustiques)

Coleus (Solenostemon scutellarioides)
Géranium odorant (Pelargonium sp.)
Laurier sauce (Laurus nobilis)
Myrte commun (Myrtus communis)
Romarin (Rosmarinus officinalis)
Santoline (Santolina chamæcyparissus)

L’alternance des formes pyramidales et sphériques (sur tige) accentue l’effet de profondeur et donne du rythme.

Les formes taillées habillent avec élégance la porte d’entrée.

%d blogueurs aiment cette page :