Les jardins forestiers et les plantes d’ombre

Si l’analyse du site dévoile que les conditions qui y règnent sont similaires à celles d’une forêt, qu’elle soit de conifères ou de feuillus, il sera possible d’aménager un jardin forestier.

Que l’ensemble du terrain ou seulement une partie corresponde à ce type d’habitat, il est préférable d’abord de déterminer clairement des sentiers. Les plantations et les aménagements pourront se faire de part et d’autre du sentier, ainsi la texture du sol et la santé des plantes ne seront pas compromises par le piétinement aléatoire.

De la même manière que pour le choix des plantes, il est possible de s’inspirer de l’habitat naturel pour les matériaux qui façonneront les lieux de passage. Rondins, billots, paillis d’écorce sont des options qui viennent à l’esprit, mais vos observations en forêt vous dicteront peut-être d’autres choix tout aussi heureux. Avec un peu plus de labeur, il est possible d’aménager des sentiers sur pilotis. Ces derniers permettent de créer des zones de forêt humide où l’on pourra cultiver plusieurs types de fougères.

Dans un jardin entouré d’érables matures qui fournissent passablement d’ombre, on pourra s’inspirer d’une érablière naturelle pour concevoir son aménagement et sélectionner les plantes qui y pousseront. Les grands arbres matures serviront de cadre à des arbustes d’ombre, tels que les viornes à feuilles d’aulne. À cette structure de base viendront se greffer des vivaces typiques de l’érablière : trilles, sanguinaires, violettes ou fougères.

Toutefois, si le couvert ombrageant est constitué d’espèces résineuses telles que des pins, sapins, mélèzes ou thuyas, il faudra plutôt s’inspirer des forêts de conifères . Le choix des espèces croissant en sol acide est malgré tout assez vaste. Les maïanthèmes, thés des bois, quatre-temps et linnées sont des possibilités qui viennent en tête de liste.

Dans une forêt de conifères, la densité et la structure des branches empêchent bien souvent l’eau et la lumière d’atteindre les pieds des arbres . Si l’on plante aux pieds d’arbres où rien n’a jamais poussé, il est fort probable que rien n’y poussera, malgré toute la bonne volonté de l’entrepris! Deux alternatives se dessinent, modifier l’habitat ou accepter ces conditions et l’apparence qui en résulte. Pour modifier les conditions, il est possible de tailler les branches basses pour faire pénétrer un peu de lumière et d’ajouter de la matière organique .

Encore quelques conseils pour le jardin forestier. D’abord, il faut reconnaître qu’une souche ou un arbre morts sont des éléments hautement intéressants. Ils serviront à nombre d’animaux et leur décomposition éventuelle permettra à des mousses ou des fougères d’élire domicile. Les tas de broussailles provenant de la taille des branches sont également bénéfiques à la faune. Ne les considérez pas systématiquement comme des rebuts.

Ensuite, ne vous évertuez pas à garder de la pelouse sous un arbre, d’abord c’est difficile, et de plus, vous manquez une belle occasion de diversifier votre aménagement. De toute façon, un paillis est préférable, qu’il soit de feuilles, d’aiguilles ou de copeaux compostés. Le type d’arbres qui fournissent de l’ombre ou composent la forêt guidera le choix approprié.

Quatre-temps (Cornus canadensis)

Les sous-bois de conifères sont inachevés sans le quatre-temps. espèce typique des forêts acides, elle peut s’implanter même dans les régions les plus froides. Son feuillage, un attrait en soi, est rehaussé par une floraison printanière de couleur blanche. Ses fruits, mûrs à la fin de l’été, forment de petites grappes de baies d’un rouge éclatant qui sont appréciées par la faune forestière.

Hauteur : 10 à 15 cm Largeur : 25 cm

floraison : fleur blanche Période de floraison : mai, juin

Exposition : ombre ou mi-ombre Sol : a besoin d’un sol relativement bien drainé, voire sablonneux, au ph acide

Rusticité : zone 1 Habitat naturel : forêts de conifères, forêts mixtes, rochers et tourbières