Une fois les planches préparées et les cultures établies, l’essentiel du travail du jardinier est complété. Il peut maintenant ralentir son rythme de travail et observer l’évolution du paysage qu’il a créé.
Toutefois, il ne devient pas pour autant le spectateur passif de son oeuvre. Il doit voir à l’entretien du jardin et des cultures, entre autres, prévenir l’envahissement du jardin par les plantes adventices, alias les mauvaises herbes . Laissées à elles-mêmes, elles entreraient en compétition avec les plantes cultivées, pour l’eau et les éléments nutritifs.
Le binage permet de prévenir efficacement l’envahissement du jardin par les plantes adventices . La technique consiste à remuer le sol en surface avec une griffe à trois dents afin que les semences en germination soient asséchées. Le sol n’est alors travaillé que sur une profondeur de 5 à 6 cm.
Pour que le binage soit efficace, il doit être exécuté tous les 10 jours en mai et en juin, idéalement par temps ensoleillé et sec. Le reste de la saison, comme les plantes adventices deviennent moins envahissantes et que le sol est presque entièrement couvert par les cultures, le binage n’est alors plus pratiqué qu’aux 15 à 20 jours sur les surfaces encore libres.
Le binage, en plus de contrôler efficacement la compétition, limite l’évaporation de l’eau du sol en brisant les canaux d’évaporation. C’est pourquoi on dit que «un binage vaut deux arrosages». De plus, le binage introduit de l’oxygène dans le sol, ce qui stimule l’activité microbienne et accroît la minéralisation de la matière organique . En se minéralisant, la matière organique libère des éléments nutritifs pour les végétaux cultivés.
Enfin, le binage augmente la qualité esthétique du potager, car il accroît les contrastes entre le sol et les végétaux. Rien ne surpasse en effet la beauté d’un jardin dont le sol a été fraîchement remué. Le travail du jardinier est alors pleinement mis en valeur.