Sols argileux, sols capricieux

Les sols argileux sont beaucoup plus capricieux que les sols sableux, mais d’une plus grande fertilité. Les sols argileux sont effectivement caractérisés par une teneur élevée en argile. Comme les particules d’argile sont extrêmement nes (moins de 0, 002 mm) , elles peuvent aisément être attaquées par les microorganismes du sol, libérant ainsi plus facilement les éléments nutritifs qu’elles contiennent. C’est l’une des raisons pour lesquelles les sols argileux sont plus fertiles que les sols sableux. Toutefois, à cause de la taille infime des particules, les sols argileux sont moins poreux, moins perméables et plus lents à se réchauffer; comme ils se drainent plus lentement, ils sont moins sensibles à la sécheresse.

Pour rendre une terre argileuse productive, il faut la travailler de façon à la structurer. La structure idéale est grumeleuse et on l’obtient par des ajouts réguliers de compost, par des apports de calcium sous forme de chaux de façon à maintenir un ph autour de 7. Enfin le travail du sol revêt une importance capitale pour l’obtention d’une structure grumeleuse. En laissant le sol en grosses mottes à l’automne, on permet au climat d’y exercer son action. Les alternances gel/dégel/humectation/dessication fissurent les mottes durant la saison froide et, le printemps venu, lorsqu’on travaille le sol à un taux d’humidité adéquat, la structure grumeleuse se crée, comme par enchantement.

On ne travaille jamais un sol argileux en période humide : il se formerait des mottes grossières qui durciraient au soleil. On ne doit pas non plus le faire en période sèche, car le sol s’afne et reprendrait en masse à la pluie suivante. Pour obtenir de bons résultats avec ces sols, on doit les travailler lorsqu’ils ne sont ni trop secs ni trop humides, c’est-à -dire lorsqu’une motte sur laquelle on exerce une pression avec les mains se défait en agrégats de petites mottes.

Malgré ces contraintes, les sols argileux détiennent un plus fort potentiel de fertilité que les sols sableux. En plus de leur plus grande teneur en minéraux, ils permettent la formation d’humus, un constituant organique bénéque à long terme pour les sols. Les choux, les poivrons, les tomates, les aubergines et les poireaux particulièrement donnent de belles productions dans ces sols. On peut obtenir de bons résultats avec toutes les espèces, pourvu que le sol soit bien amendé et correctement structuré.