Un jardin sur les toits

Quelle que soit la situation et malgré des conditions de croissance complètement artificielles, il est possible d’établir sur un toit une végétation très variée.

Il faut choisir des plantes tolérantes à la sécheresse et aux maladies, offrant idéalement peu de prise au vent et généralement plus rustiques que la rusticité connue d’au moins une zone . Sur ce dernier point, les jardins clos font exception. Totalement protégés des vents, ces espaces sont propices au développement d’un microclimat . Au printemps, le réchauffement est rapide, et on assiste alors au débourrement hâtif des bourgeons .

Les racines des plantes, plus sensibles au froid que les parties aériennes, nécessitent une protection particulière. C’est pourquoi, tous les bacs de plantation doivent absolument être isolés, afin de contrer les dommages dus au froid intense et aux gels et dégels répétés.

En milieu urbain, il faut considérer les changements soudains de luminosité, en raison de l’ombre projetée par les édifices, et les importantes variations de température dues aux forts vents, aux turbulences ou à la réverbération des matériaux de revêtement des bâtiments.

Un choix varié de plantes

Parmi les espèces vivaces, on recommande des plantes grasses (Sedum, Sempervivum) , des plantes couvre-sols ou tapissantes, des fines herbes, des graminées ornementales, des mousses, etc. En zone exposée, l’achillée (Achillea millefolium) , la ciboulette, l’edelweiss, l’ Iris pumila , les sedums et le thym sont très performants. En zone protégée, le choix est plus varié, pratiquement toutes les espèces poussant au soleil offrent un bon potentiel. Parmi les mieux adaptées, notons les graminées, le ceraiste tomenteux (Cerastium tomemtosum) , l’oeillet deltoide (Dianthus deltoïdes) et la lavande. Cette diversité permet des associations végétales intéressantes, autant dans les textures que dans les coloris.

Dans un système extensif – plantations en pleine terre –, les sedums constituent le matériau végétal idéal. Plus précisément, ceux à faible développement, de style couvre-sol, jouissent d’un système racinaire dense et superficiel qui convient bien à cet usage. En outre, le genre comprend plusieurs variétés et cultivars, ce qui se traduit par un bon choix de couleurs dans les floraisons, des feuillages de formes et de couleurs diverses et souvent persistants, une floraison qui s’échelonne tout au long de la saison.

Les mélanges à semer genre «prairie fleurie», regroupant principalement des plantes de la famille des composées (centaurées, chrysanthèmes, gaillardes, rudbeckies) , ou de graminées à base de fétuques et de pâturins permettent l’établissement de l’équivalent d’une pelouse champêtre. Un véritable air de campagne sur son toit!

arrosage et fertilisation

Les plantations en bacs se dessèchent beaucoup plus rapidement, à cause du vent et de la faible profondeur de sol. Ce phénomène est d’autant plus vrai sur un toit, où l’exposition aux vents amplifie le dessèchement. Pour contrer ces facteurs, il importe d’arroser fréquemment les plantations, surtout dans un système intensif ou semi-intensif, d’où l’importance d’un accès facile à l’eau.

L’installation d’un système d’irrigation automatique offre la meilleure solution. Autrement, on peut minimiser le nombre d’arrosages en s’assurant que le volume d’eau emmagasinée dans le terreau comble la demande en eau toujours croissante des végétaux.

Les arrosages fréquents provoquent le lessivage des éléments nutritifs : par conséquent, il est recommandé de fertiliser avec des engrais à dégagement lent ou avec des engrais organiques, sans toutefois surfertiliser, ce qui pourrait affecter la résistance des plantes au stress.

Dans une culture extensive, les problèmes d’arrosage et de fertilisation sont pratiquement inexistants : aucun arrosage n’est requis, sauf pour l’année d’implantation des végétaux ou encore en période de sécheresse prolongée. Il en est de même pour la fertilisation, puisque les substrats de culture utilisés favorisent le développement durable des végétaux.