Une touche d’exotisme

Plante idéale pour donner une touche d’exotisme au jardin, le bambou est de plus en plus populaire auprès des jardiniers et des horticulteurs . Considéré comme vivace, il faut choisir les espèces les mieux adaptées à notre climat.

Le bambou fait partie de la famille des graminées et, contrairement à ce que beaucoup de personnes croient, plusieurs d’entre eux résistent à des températures nettement au-dessous de zéro. Les espèces qui résistent à notre climat requièrent quand même certaines précautions. C’est une aussi plante intéressante pour couvrir un coin difficile et améliorer les sols compacts. Les plus petits bambous font de bons couvre-sols. Ils peuvent aussi être cultivés en pots sur le balcon, la terrasse ou comme plante d’intérieur.

La plantation

Il faut les planter tôt au printemps, pour augmenter les chances d’enracinement. Choisir un endroit à l’abri du vent, dans la cour, à l’angle d’un mur, à l’abri près d’une haie ou d’un bosquet. Planter au soleil ou à la mi-ombre, selon la variété, dans un sol ordinaire qui ne sèche pas trop vite, mais qui est bien drainé.

La culture

Appliquer un engrais riche en azote, une fois par mois. Épandre un paillis de feuilles sèches autour du plant pour garder l’humidité et protéger les racines du plein soleil. Arroser copieusement à la plantation et l’été, surtout durant les premières années d’implantation. Éviter les arrosages légers et fréquents, car ils favorisent le développement des racines en surface seulement.

Le feuillage est persistant, mais peut brunir sous nos froids hivernaux s’il est exposé aux vents et s’il ne jouit pas d’un bon couvert de neige. Il faut alors le protéger avec des feuilles ou un épais paillis . Pour conserver les tiges d’une année à l’autre, il faudra les coucher ou même les enfouir. Si le bambou a gelé, on devra tailler les parties mortes et attendre deux ans. On voit souvent les bourgeons et la souche repartir à la base.

Sur un balcon ou une terrasse, une belle touffe de bambou a fière allure et protège rapidement des regards indiscrets. Choisir une espèce à développement moyen et cultiver les plants dans un contenant adéquat, afin de pouvoir ajouter un volume de terre deux fois supérieur à celui de la motte. Prévoir un arrosage automatique en cas d’absence prolongée. À l’automne, les rentrer ou les planter au jardin dans leur pot.

Les espèces à rhizomes sont envahissantes, ce qui peut être un avantage au bord de l’eau ou dans un grand jardin. Il existe toutefois des variétés, appelées bambous cespiteux, qui forment des touffes dont les rhizomes sont minces et faciles à contrôler. Les sujets envahissants doivent être contrôlés au moyen d’une petite tranchée pratiquée autour de la zone qui leur est impartie ou encore en conservant la touffe de bambou dans un grand contenant enterré, ce qui contraindra leur développement. Ils ont alors besoin d’arrosages plus fréquents.

Des bambous pour le Québec

Les bambous traçants (Arundinaria pumila et Arundinaria pumila ‘Variegata’) ressemblent au bambou pygmée et sont souvent vendus sous le même nom. Munis de rhizomes étalés, vigoureux et envahissants, ils font un bon couvre-sol. Rusticité : zone 3, avec protection, ou zone 4, sans protection. À cultiver au soleil ou à la mi-ombre, de préférence seul ou en contenant, à l’abri des vents froids et desséchants. Ils aiment un sol riche, humifère et frais en été.

Le bambou pygmée (Arundinaria pygmaea) est un excellent spécimen à cultiver en contenant. Rusticité : excellente; zone 3, avec protection, ou zone 4, sans protection. Ce bambou traçant est facile à cultiver en plein soleil ou à la mi-ombre, dans un sol riche et humifère . Il forme un tapis dense et peut facilement remplacer le gazon dans les endroits difficiles d’accès. Sa petite taille le rend facile à protéger. Tailler au raz du sol au printemps.

Le bambou doré (Phyllostachys aurea) possède des rhizomes traçants . Les tiges (cannes) , d’abord vert moyen puis jaunâtres, forment une touffe raide atteignant jusqu’à 180 cm. Son feuillage est abondant, mais diffus. Rusticité : zone 4, avec protection. Plantez-le au soleil ou dans un endroit légèrement ombragé, dans un sol fertile, humifère et bien drainé. En bac, utiliser un mélange de terreau et de terre à jardin. Apporter de l’engrais liquide une fois par mois (20-20-20) . À l’abri des vents froids et desséchants. On peut conserver les tiges, car elles constituent d’excellents tuteurs .

Le bambou fontaine (Fargesia nitida) est un bambou cespiteux au port évasé, presque pleureur, apprécié pour son feuillage. Rusticité : zone 4, avec protection. Plantez-le sous une ombre légère ou partielle, à l’abri des vents froids et desséchants. Belle association avec thuya ‘Holmstrup’et le physocarpe ‘Diabolo’.

Un bambou nain (Bambusa veitchii) à développement traçant, dont les cannes sont souples. Les feuilles vert foncé sont brillantes et prennent une teinte argentée à l’automne. Rusticité : zone 5, avec protection. Cultivez-le de préférence, en contenants. Au jardin, les planter dans des contenants enfouis dans le sol pour réduire leur expansion. Tailler à 15 cm du sol au printemps.

Les tiges de ce bambou cespiteux (Fargesia murieliae) deviennent vert jaune avec l’âge et forment des touffes qui n’atteignent pas plus de 150 cm, au Québec. Elles se ramifient la première année et finissent par ployer sous le poids des feuilles, ce qui rend la plante bien jolie dans les bacs. Rusticité : zone 4. L’un des bambous les plus résistants au froid. Culture : tolère le plein soleil et le vent. Très dense, il convient très bien pour une haie basse. Ce bambou n’est aucunement envahissant, ce qui permet de l’associer facilement à d’autres arbustes, conifères et vivaces dans une plate-bande mixte.