Savez-vous que la majorité des plantes d’intérieur que nous cultivons l’étaient déjà, il y a 40 ans! D’accord, il y a eu de nouveaux cultivars aux formes et aux couleurs originales, mais très peu de nouvelles espèces . Le faux-zamier (Zamioculcas zamiifolia) fait exception à la règle. Il a été introduit aux Pays-Bas en 1996, et on ne le trouve en Amérique du Nord que depuis trois ou quatre ans.
Une plante curieuse
Le faux-zamier est réellement très original. Avec sa rosette de longues feuilles pennées aux folioles vert foncé luisant sur un pétiole arqué et curieusement bombé, on croirait que c’est un palmier ou une fougère ou même un cycas. D’ailleurs, son nom latin, Zamioculcas , veut dire «qui ressemble à un zamier (Zamia) », le cycas, mais il n’est nullement apparenté à cette plante : le faux-zamier est plutôt une aracée, ce qui en fait donc un proche parent du philodendron et du dieffenbachia.
Autre curiosité, il produit à sa base des tubercules beiges souvent partiellement exposés qui ressemblent à des pommes de terre ! Mais n’en faites pas des frites, car ils sont, comme toute la plante d’ailleurs, toxiques. Enfin, l’inflorescence aussi est des plus bizarres : on dirait un mini épi de blé d’Inde partiellement entouré d’une feuille verte et porté presque sur le sol, donc assez caché à la vue. Vous aurez deviné que cette plante n’est pas pollinisée par des papillons, des abeilles ou d’autres insectes volant, mais par des insectes qui rampent sur le sol.
Une culture des plus faciles
Le faux-zamier est exceptionnellement facile à cultiver, sûrement l’une des plus faciles de toutes les plantes d’intérieur. Il pousse aussi bien au soleil qu’à l’ombre, tolère sans problème l’air sec, s’acclimate aux températures normales de nos demeures et croît dans tous les terreaux. Arrosez-le avec modération, et attendez que le terreau soit bien sec avant de bien l’humidifier. Au pire, si vous devez partir six mois et ne pouvez pas l’arroser, il entrera en dormance, perdra toutes ses feuilles, pour recommencer à pousser quand vous l’arroserez de nouveau.
On peut multiplier le faux-zamier par division, mais aussi en prélevant des folioles et en les plaçant sur la surface du sol : avec le temps, des plantules se formeront. Mais n’a-t-il aucun défaut? Seulement un : ses folioles tombent facilement si on le manipule trop rudement. Donc, placez-le là où il paraîtra à son meilleur et ne le dérangez plus. N’est-ce pas le rêve de tout jardinier paresseux : une plante qui pousse mieux quand on la néglige?